Alaska nous voilà!

18/19/20/21 Juin

Nous avions en effet de « petites choses » à faire à Whitehorse, mais cela nous a occupé toute la matinée. Whitehorse, Yukon, capitale à taille humaine, grande avenues, peu de circulation et gens sympas, 26 000 habitants soit plus de la moitié de la population du Yukon! .

Lorsque nous étions au bout de nos obligations et que nous allions pouvoir prendre la route voilà que le fourgon refuse d’aller plus loin!….. La batterie semble complètement vide! Alors que c’est une batterie neuve et que nous avons déjà démarré sans problème plusieurs fois dans la matinée. Par chance nous sommes à la station service quand ce problème arrive et un employé nous démarre avec son booster. Du coup nous décidons d’acheter une batterie neuve pour le cas où…..Mais voilà pour voir le modèle de batterie, l’employé de canadian tire nous demande de la sortir, donc de la débrancher. Mais si on la débranche avant qu’elle n’ai eu le temps de charger…. Bref, il va chercher un mètre ruban pour mesurer la dimension nous pouvons laisser tourner le moteur pendant que bb va chercher la batterie neuve. 

Pour midi nous trouvons un coin isolé de la route pour pouvoir enfin prendre notre douche dehors.

C’est un véritable plaisir. Le fourgon repart sans problème. Nous sommes maintenant sur la highway 2 route touristique aussi appelée Klondike qui conduit à la frontière avec les USA, et donc l’Alaska. Nous faisons un arrêt pour aller voir une forêt qui a été ravagée par un incendie en 1998 et dont il reste encore les stigmates. Le feu a duré tout l’été, a couvé pendant l’hiver et est reparti de plus bel au printemps.

Et c’est là que le fourgon décide de faire à nouveau une pause. Au milieu de rien! BB essaie de démarrer à l’aide la nouvelle batterie mais ça ne suffit pas. Nous voilà bien embêtés. Un homme dort dans son pickup sur le parking, nous n’osons pas le réveiller pour l’instant. Des jeunes s’arrêtent  et nous propose leur aide, mais bb pense avoir trouver le pourquoi. La cosse arrière est complètement desserrée. Ceci explique parfaitement les symptômes de la panne. Un peu de bricolage et vroum ! Nous voilà repartis et rassurés. Et nous avons une batterie de secours….

Nous avons trouvé hier le bouquin que nous cherchions depuis un bout de temps. Le Milepost, il décrit très précisément tout ce qu’on peut voir sur les routes du Yukon et de l’Alaska. Nous suivons donc ses conseils cet après-midi et nous découvrons de jolis lacs aux couleurs turquoises, et un site avec des rapides sur la Yukon River.

Avant le passage de la route la Yukon River était la seule voie qui reliait Whitehorse à Dawson city. A cet endroit le bateau à aube passait arrimé à un câble. Ce devait être un moment très impressionnant compte tenu du courant,  et seul un étroit passage entre des roches permettait de franchir les rapides. Mais que de moustiques pour aller voir ce site! Temps magnifique encore aujourd’hui et grosse chaleur, moins qu’en France sans doute où nous avons entendu qu’il y avait une canicule mais c’est bien suffisant. Ce soir nous nous écartons de la highway pour trouver un endroit en pleine forêt pas très loin de la rivière. Le couple de Hongrois déjà rencontré avant la Icefield Parkway il y 2 semaines, a choisi de s’arrêter ici aussi, marrant. 

Sur la Klondike plus d’immeubles roulants, ouf!

La saison est courte dans ces contrées nordiques. Les dernières gelées fin mai et les premières fin août. Il faut entretenir et refaire les routes pendant ce court laps de temps, il y a donc des travaux un peu partout et sur longues distances, et nous le supposons de jour comme de nuit. Il faut dire que la nuit est très courte, à peine quelques heures. Aussi sommes nous arrêtés à plusieurs reprises. Nous devons attendre parfois 1/4 d’y l’arrivée de la voiture pilote qui nous fera passer la zone de travaux au milieu des engins de chantier dans la boue et la poussière. 

La journée a été belle, même si le ciel est un peu voilé par moment et qu’un bel orage se prépare, nous n’en aurons que la queue. 

Nous arrivons ce soir à Dawson city, ville de la ruée vers l’or au début du siècle dernier. Elle est restée dans son jus avec ses maisons dignes d’un bon vieux film western.

Certaines sont bien bancales. Elles étaient construites sur le sol gelé, et le chauffage à l’intérieur faisait fondre le pergélisol sous elles, transformant la glace en boue molle et faisant « tanguer » dangereusement  les bâtiments. 

Les chercheurs d’or venaient ici s’encanailler dans les multiples saloons et dépenser leur paye. 

Nous faisons un tour hors du temps dans la ville. 

Demain nous irons faire une randonnée dans les alentours.

Nos Hongrois sont là aussi ce soir…..

Nous avions prévu une grande balade dans Dawson et dans la forêt. Nous commençons par longer la Klondike river jusqu’à la confluence avec la Yukon River. Puis nous bifurquons vers la forêt, où nous attendent des milliards de moustiques. Enfin ils attendent surtout bb et ses belles gambettes.

N’y tenant plus nous redescendons en ville, c’est un peu mieux. De toutes façons le plus typique de cet endroit est bien la ville. Rues en terre battue, trottoirs en bois, maisons et saloons d’un autre âge, nous nous attendons à assister à un duel au revolver alors que des cows boys surveilleraient la rue du haut des bâtiments. Ça n’a pas lieu mais avec un peu d’imagination…..

En fin de matinée nous prenons place pour l’attende du ferry, le Georges Black qui fait traverser la rivière. Grosse rivière, gros courant, manœuvre compliquée pour  ce  tout petit ferry.

L’attente est  une peu longue. Il parait qu’en plein été il y a jusqu’à 3h d’attente, alors estimons nous heureux de n’attendre qu’une heure. 

De l’autre coté c’est la « top of the World highway », c’est son nom. Elle est vraiment top c’est vrai. On monte, on monte…..au top, et la vue de la haut est à l’infini.

Superbe! On ne peut pas en dire autant du revêtement. L’asphalte laisse vite place à une mauvaise Gravel Road éprouvante pour les hommes et les machines. Notre camion blanc à l’origine en ressortira d’un joli brun. 

Et voici la frontière avec les USA. Questions d’usage : passeport, esta……et aussi:  transportez vous des œufs, du poulet, du citron ou des oranges? On s’attendait plutôt à, des armes, de l’alcool, de la drogue? Mais non c’est notre citron et nos œufs qui les intéressent. Aucune question sur le Covid…..Nous sortons donc du frigo les denrées répréhensibles, mais au final les œufs étant cuits, il n’y a que le citron qui part à la poubelle. Dans le bureau de la douane trône un « beau » portrait de Donald Trump….. De deux choses l’une, soit les nouvelles ne vont pas vite dans ce coin de l’Alaska,….. soit nous sommes tombés sur des inconditionnels. Je ne pose pas la question qui me brule les lèvres…. De peur qu’ils s’en prennent à nos coquillettes ou à notre concombre…..Sinon les formalités sont simples, et nous repartons avec notre passeport joliment décoré d’un beau tampon représentant un caribou. Nous voici donc aux USA, en Alaska. Pause photo pour immortaliser l’instant et nous redescendons tout ce que nous avions gravi coté canadien.

Au détour d’un virage des caribous nous coupent la route, tout étonnés de nous trouver sur leur chemin. 

Nous reculons encore notre montre d’une heure. 10h avec la France maintenant. Et dire que certains font toute une histoire du changement d’heure d’été ou d’hiver chez nous…. Nous on se dit juste ah? il n’est plus 15h mais 14h ok. 

Fin du voyage aujourd’hui le « village de Chicken » (sorte de Trémargat local, les bretons comprendront)  21 habitants, mais un poste à essence et un saloon. La bière est bonne et l’ambiance au saloon….chaleureuse. Au plafond pendent des centaines de casquettes mais aussi quelques culottes et slips…… ça donne le ton!

Après cette pause saloon et bien que le parking soit offert,  nous décidons de faire encore quelques kilomètres pour trouver la quiétude ce soir car, à Chicken, la soirée est partie pour être festive…..

En ce début de journée nous améliorons notre vocabulaire concernant les routes en mauvais état. Dip! Bump! Loose Gravel! Rough Road!…..

Nous sommes pourtant aux états Unis d’Amérique, oui mais en Alaska, contrée lointaine.  Alaska qui a été vendu par les Russes aux Américains en 1867. Au début l’Alaska était d’un très bon rapport pour la Russie. Mais à la suite de mauvaise gestion cet eldorado est devenu beaucoup moins lucratif.  Les Russes pensaient avoir tiré toutes les ressources possibles de ce coin de terre qui ne présentait à leur yeux d’intérêt que pour ses fourrures. La loutre de mer a été chassée jusqu’à disparition. Lorsque la guerre contre la Crimée a éclaté, ils ont vu l’occasion de se débarrasser à bon compte d’une terre qui ne rapportait plus rien et qu’ils pouvaient perdre dans le conflit. Quel intérêt avaient les américains à acheter? En tout cas ils ont eu le « nez creux », car peu de temps après leur acquisition l’or se mettait à couler des ruisseaux….provoquant une ruée vers l’or et de gros bénéfices. Le sous sol n’avait pas fini de livrer ses richesses puisque le pétrole coule ici à flot. 

Il n’empêche que cet état n’est pas rattaché au reste des États Unis, partageant cette particularité avec Hawaï. Pendant la 2ème guerre mondiale les Japonais ont mis pieds sur les Îles Aléoutiennes. Soudain les américains se sont rendus compte qu’il était très dangereux que cet état ne soit pas connecté aux autres. Ils ont lancé un chantier colossal en la construction de la route de l’Alaska aussi appelée Al-can. Elle a été construite par le génie de l’armée des USA en 1942 en un temps record de 8 mois. La route de l’Alaska est longue de 2 232 km. W

C’était le quart d’heure culturel…..

Les paysages que nous traversons aujourd’hui n’ont pas la magie des jours précédents. Beaucoup d’arbres, peu de vue. 

Un orage éclate en fin de journée. Il est temps de s’arrêter mais le spot de ce soir, sur un parking en bord de route, ne restera pas dans les souvenirs. Il y en a eu et il y en aura de meilleurs.