La grande Traversée. Jusqu’à Winnipeg

26/27/28/29/30 Mai

Les moustiques se sont rendus compte eux aussi que la température remonte. Nous installons la moustiquaire au dessus du lit. Ils ne gagneront pas, du moins nous l’espérons.

Il n’est pas rare de voir des maisons soit effondrées par le poids de la neige nous le supposons, soit calcinées, le bois brule bien.

Coté « intendance », il est très facile de trouver des points de vidange et d’eau, ce pays est résolument un pays de plaisir de plein air. La preuve en est le nombre de roulottes stationnées près des maisons. A n’en pas douter, elles seront au bord d’un lac cet été. 

Nous quittons aujourd’hui le Québec pour entrer dans l’Ontario. La prochaine fois que nous aurons le plaisir d’entendre cet accent qui nous plait tant, nous serons sur le retour et notre voyage sera déjà bien avancé. Sur la Highway 11 Trans-Canada le trafic est dense. Les camions sont nombreux. Ils nous dépassent en râlant un peu car nous on prend notre temps et on économise aussi ainsi le carburant.

Ce ne sont pas leurs priorités. Mais qu’ils sont impressionnants ces gros camions avec leur grosse calandre et leurs tuyaux d’échappement de part et d’autre de leur énorme cabine. Ce doit être une fierté de conduire de tels bolides. Je comprends mieux l’expression « beau comme un camion ». 

Heureusement nous avons un peu répit sur une route secondaire pendant quelques temps. 

La pluie ne nous a pas quittés un instant depuis ce matin. 

Alors que nous avons rejoint la Trans Canada et que nous pensions ne pas voir un animal sauvage aujourd’hui, un orignal nous surprend par sa présence aussi près. Tous ces panneaux qui nous mettent en garde ne sont donc pas que de la déco routière. Ces animaux sont imprévisibles et dangereux. Celui-ci effrayé par le camion qui nous suit à bien failli s’engager sur la chaussée!

Rien de particulier  pour cette journée de route sur la Trans Canada. Les kilomètres s’enchaînent. La conduite n’est stressante ni pour l’homme ni pour la machine. Longues lignes droites, pas de relief. Jamais le fourgon n’a été aussi économe, 7 litres au cent, record battu. La pluie a cessé et le temps va en s’améliorant au fur et à mesure de la journée pour finir avec un grand soleil. Côté température, c’est presque trop, on va finir par regretter le Labrador. Les animaux sauvages à signaler  aujourd’hui : un lapinus vulgairus, un castor, et une grue du canada. C’est assez maigre mais il y a un peu trop de circulation pour la faune sauvage. 

Duel. Il faut qu’on revoit ce film! Voir ces grosses calandres fondre sur nous, s’arrêter dans un café à la station service et voir tous ces chauffeurs sans savoir lequel conduit ce gros camion qui s’est arrêté aussi et qui nous suit depuis des kilomètres…… Oui il faut qu’on revoit le film…..on ne se souvient plus de la fin…..enfin je, bb vient de me la raconter. 

Ce matin le soleil est bien là, pas un nuage à l’horizon. Mais voilà, nous allons plus loin que l’horizon et soudain la pluie est là et le brouillard est à couper au couteau. Nous passons à coté du lac supérieur sans le voir. Pourtant les paysages ont l’air sympas. Nous traversons un endroit où se trouvent beaucoup de réserves de premières nations. Du coté de Nipigon nous  passons dans un défilé. Dominés par de hautes falaises on s’attend à y voir les indiens nous guetter. Nous croisons bon nombre de camions chargés de matériel militaire, où vont-ils? En Ukraine?

Nous faisons un arrêt café chez notre copain Tim. Et l’on se souvient des cafés italiens de l’année dernière. Tout petits mais une simple gorgée vous emplit la bouche, ici on en boit un vase sans qu’il y laisse aucun souvenir. 

Ces panneaux « adopt a highway » on les voit depuis le début de notre périple. On se disait que la signification nous échappait. Sans doute une traduction que l’on ne sait pas faire. Mais ici en Ontario beaucoup de panneaux sont dans les 2 langues et le « adopt a highway » est traduit par « adoptez une route » Hum…..voilà qui ne nous renseigne pas beaucoup sur la signification…. Heureusement internet sait tout : Il s’agit d’une campagne de promotion en vue d’encourager les bénévoles à garder une portion d’autoroute propre et gratuite, en l’échange de quoi le nom du bienfaiteur est affiché sous la pancarte. Gratuites elles le sont, propres….y’a du boulot. 

Nous voici arrivés à Thunder Bay, grosse ville, grosses courses, grosse lessive. 

Ce soir nous serons à Upsala près du lac « les 1000 lacs » sur le parking du club de curling.

Depuis plusieurs jours que nous roulons vers l’ouest, nous avons atteint un nouveau fuseau horaire qui nous amène à 7 heures de décalage avec la France.

Le temps est mitigé et pour midi, au bord d’un lac, l’orage éclate. Mais sur le lac, quels sont ces canard noirs et blancs? Mais bien sur! Ce sont des Fuligules Milouinan :o). Comment ai-je pu douter? Ces canards plongeurs qui viennent se reproduire en Alaska et au Canada avant de migrer vers l’Europe. Ceci est un petit clin d’œil à notre amie et fidèle lectrice qui ne manquera pas de nous donner tous les détails sur la bête qu’elle connaît d’ailleurs sûrement. Mais depuis qu’elle nous a donné son « truc » pour faire une recherche sur internet à partir d’une photo, on peut faire croire qu’on savait. 

Nous nous étions légèrement détournés de la route pour nous mettre au calme pour le repas. La voie de chemin de fer que l’on traverse à l’air bien calme, alors au moment de la passer dans l’autre sens, on plaisante sur le fait qu’un train puisse arriver. Mais que voit-on au loin? quelles sont ces lumières? mais oui un train!! Du coup on va attendre son passage pour redémarrer. Mais en fait il va tellement lentement qu’après avoir attendu un moment, on passe juste devant lui.

Nous quittons maintenant la province de l’Ontario pour celle du Manitoba. L’essence est moins chère et la route plus belle. Nous faisons un arrêt vidange à une borne près du lac Falkon, où en 1967 un mécanicien a vu des OVNI. Pas d’explications plausible à sa vision, si ce n’est les quelques bières qu’il avait ingurgitées préalablement, mais allez savoir……. L’endroit est paisible. Un écureuil me passe sur les chaussures alors que j’attends que bb ai terminé « son petit boulot de vidange ». Plus loin, dans l’espace pique nique, une biche broute tranquillement. Nous sommes toujours étonnés de ces rencontres avec la faune sauvage.

Nous roulons encore une cinquantaine de km avant de nous poser loin de la route ce soir, au milieu des bois. L’endroit, loin de la route, sera parfait pour visionner Duel. 

Nous sommes sur le territoire du cerf de Virginie. Outre celui que nous avons vu hier à l’aire de pique nique en voici un ce matin qui nous observe avec son air étonné depuis l’orée de la forêt.

Mauvaise surprise lorsque nous relevons le rideau avant. Le pare-brise est fendu…… Il est vrai que nous avions pris des cailloux en croisant les camions et les 4X4 ces jours derniers, mais ce n’est que ce matin que le résultat est visible. Nous espérons que le pare brise tiendra ainsi jusqu’au retour, sinon……nous aviserons. 

Depuis que nous sommes dans le Manitoba nous circulons en 2 fois 2 voies. Les 2 voies étant loin des 2 autres, trèèèès loin. La largeur consacrée à la circulation en 4 voies permettrait en France d’y mettre sans doute plus d’une douzaine de voies. 

Tout est grand dans ce pays. On n’arrête pas de s’étonner de la longueur des véhicules de loisirs. Camping Car énormes, trainant derrière eux le pickup les vélos et le canoë. Les vacances c’est bien mais il ne faudrait pas s’ennuyer tout de même!

Et ces caravanes, elles sont tellement hautes, sans parler de la longueur, que nous nous sommes posés la question de savoir s’il n’y avait pas un étage. En tout cas elles ont la Clim, toutes, mêmes les petites, enfin les moins grandes.

En fin de matinée nous sommes au point central du Canada, autant à l’est qu’à l’ouest.

Puis nous arrivons à Winnipeg, capitale du Manitoba. Le temps est perturbé, nous sommes en alerte météo pour pluie violente. 

Lorsque nous commençons la visite de Winnipeg c’est plutôt crachin et vent mais au retour en effet c’est bien grosse pluie. Néanmoins pendant tout le temps où nous arpentons la ville le ciel nous épargne. Pas grand chose d’incontournable mais nous passons une après-midi agréable, entre architecture futuriste du musée, le quartier de La Fourche, la gare, et le quartier français de la cathédrale Saint Boniface dont il ne reste que la façade suite à un incendie dévastateur. 

Mais quel bruit! Nous sommes saturés de l’ambiance urbaine, nous allons filer loin des nuisances sonores de la ville ce soir.