Retour au Canada

18/19/20/21/22 Juillet

 Nous avons du mal à nous dire que la belle aventure « Alaskienne » est terminée. Nous traînons toute la matinée dans Skagway nous donnant l’occasion d’avoir une longue conversation avec Manue. Puis il faut bien partir, quitter l’Alaska pour de nouvelles aventures au Canada. 

La route qui passe par le White pass est magnifique encore une fois. Puis voilà la frontière des USA, que nous passons sans nous arrêter. Quelques kilomètres plus loin, eh oui on retrouve les kilomètres au Canada, c’est la frontière canadienne. On se rapproche d’une heure de la France. Les douaniers ont l’air pointilleux. Ils fouillent consciencieusement les véhicules qui nous précédent. Le fourgon devant nous est passé au peigne fin, sous la couette, sous le matelas, dans les placards. Nous avons pris les devants en mettant dans notre cachette habituelle, la poubelle, les aliments qui pourraient poser problème. Quand notre tour arrive, les douaniers chargés de l’inspection s’en vont sans un regard pour nous, et nous passons sans aucun contrôle à l’intérieur du fourgon…….

Nous poursuivons en en prenant plein les yeux jusqu’à Carcross. Là nous devrions bifurquer à droite mais nous faisons un léger détour, que nous ne regretterons pas, pour aller voir le Carcross Désert, le désert le plus petit du monde.

Le sable venant de la rivière glaciaire en contrebas est soufflé par le vent et s’amasse en formant des dunes, étrange vision.

Plus loin c’est Emerald Lake. Somptueux dans ses couleurs…..Émeraude on s’en doute. 

Nous n’irons pas plus loin ce soir, nous nous installons au bord du lac dans la forêt, chouette endroit. 

Le mauvais temps est resté en Alaska, il fait maintenant très beau. La montagne bloque les nuages et ils restent derrière le White pass.

Nous n’avons pas été seuls dans notre petit coin de forêt. 3 camping car québécois se sont installés avec nous. L’un d’entre eux a fait le voyage inverse du notre pour aller vers l’Europe avec son gros véhicule, nous échangeons nos impressions et nos différences. 

Puis nous faisons la route inverse vers Carcross où nous nous arrêtons un long moment. Voilà un vrai village qui nous plaît. 

Le reste de la journée sera consacré à un aller-retour jusqu’à Atlin. Mais pourquoi des gens choisissent-ils d’aller s’installer si loin de toute civilisation? 350 personnes vivent ici à 100 km de la route principale que nous avons quitté. Comme dans tous les villages isolés ou pas, on trouve l’indispensable : port, aéroport, poste, pompiers, et même police. Pourtant  statistiquement sur 350 personnes le taux de délinquants ne doit pas monter très haut…..

La route pour Aslin est déserte, il faut croire que les touristes n’aiment pas faire des allers et retours. Elle longe le très grand lac du même nom, dommage que nous en soyons souvent un peu trop loin pour en profiter. Un orignal montre le bout de son nez avant d’aller se réfugier dans la forêt. 

Nous nous arrêtons ce soir avant de revenir sur la grande route, au bord du lac Atlin. Un jeune Pygargue à l’air coincé en haut de son arbre, il appelle tristement. 

Ce matin le pygargue n’est plus en haut de l’arbre, mais une brigade de gardes de la nature est là et dépose de la nourriture sur une pierre juste à coté de nous. Peu de temps après le pygargue arrive pour se nourrir. Nous étions aux premières loges pour l’observer. 

Nous sommes de retour sur la Alaska Highway. L’exploit de la construction de cette route nous impressionne une fois encore. Une portion de 2200 km a été ouverte au Canada en 1942 par l’armée américaine en moins de 9 mois, soit environ 9km par jour!!!! afin de relier l’Alaska au reste du continent par voie terrestre. Finalement les Japonais qui menaçaient d’envahir l’Alaska par la mer n’y sont pas arrivés puisque la américains ont pu, grâce à cette route, acheminer du matériel pour les en empêcher. Une fois la menace disparue, et la guerre terminée, la route a été « donnée » au Canada. C’est l’effort de guerre le plus coûteux de la 2ème guerre mondiale.

Nous croisons toute la journée bon nombre de véhicules tractant une caravane airstream. Ces caravanes au charme désuet doivent se rendre à une concentration sans aucun doute. 

Le vent est tombé ayant pour conséquence néfaste le retour des moustiques. Ils sont des centaines, des milliers. Pour la pause déjeuner, bb sort soulager un besoin naturel, il fait vite pour rentrer. Néanmoins une bonne vingtaine a réussi à entrer avec lui. A force d’applaudissements nous réussissons à nous en débarrasser. A peine avons nous réussi, qu’un garde vient nous trouver, et…..veut nous parler. Il faut bien ressortir…..et faire re-rentrer les sales bêtes. C’est reparti pour une salve d’applaudissements. J’ai lu dans le Milepost, notre bible, mais celle là ne dit que des choses avérées, que les orignaux peuvent perdre jusqu’à 1/2l de sang par jour à cause des piqures de moustiques. Je ne veux pas être réincarnée en orignal!

Nous quittons définitivement le Yukon pour retrouver la BC. 

Nous arrivons en fin d’après-midi à Watson Lake. Petit village dont l’intérêt touristique est une forêt de panneaux de tous ordres. Quelle idée étrange, mais c’est amusant. 

A Watson Lake il y a un petit supermarché, il était temps, notre frigo était complètement vide. Les endroits pour se ravitailler ne sont pas proches les uns des autres en Alaska et au Yukon, et comme nous avions gardé un minimum de denrées alimentaires en vue du passage de la frontière canadienne, nous étions arrivés au bout de notre stock. 

Nous faisons encore une vingtaine de kilomètres avant de nous poser dans la forêt, parmi les moustiques…. Pardon de vous paraphraser M. Sartre, mais comme diraient les québécois, ici, « l’enfer c’est eux zot »

Des bisons sont signalés sur le bord de cette portion de highway, nous avons hâte d’en rencontrer, ça manque à notre tableau de chasse.

Nous sommes aujourd’hui au milieu du voyage. A partir de demain nous penchons vers le retour.

25 000 km parcourus depuis Saint Donan, dont 5600 en Alaska. Nous avons pris toutes les routes possibles en Alaska et pourtant nous n’avons vu qu’une infime partie de cette immense état qui à lui seul représente plus d’1/3 de la surface totale des USA. La majeure partie du territoire n’est atteignable que par mer ou par l’air. 

Voici une journée riche en faune. Nous avions peur de ne pas voir de bisons…..nous en avons vu une centaine.

Plusieurs troupeaux, un en pleine rumination,  un qui traverse le dépôt de maintenance de la highway, des mâles isolés, une maman et son petit, un jeune qui nous regarde en grognant. Nous sommes ravis. En troupeau ce sont les femelles et leurs petits, les mâles eux sont seuls ou en petits groupes de mecs. Nous verrons aussi un ours noir, et au loin un orignal qui revient de son bain. Sur les aires de repos les poubelles ont un système « anti-ours », c’est indispensable compte tenu de leur nombre et leur ingéniosité. 

La journée a été riche aussi en paysages. Après une pause agréable aux sources chaudes où nous faisons trempette un bon moment dans une eau sulfureuse à plus de 37°, 

nous suivons des rivières cristallines, et l’immense et magnifique Muncho lake aux eaux couleur Jade. 

La highway suit au plus près les cours d’eau et les lacs. Il était plus simple de suivre les cours d’eau que de tailler en pleine montagne. Tant mieux!

Nous qui avions hésité  un moment à poursuivre sur l’Alaska highway (aussi appelée Alcan puisque qu’elle fait le lien en l’ALaska et le CANada)de peur d’y trouver la circulation que nous avions rencontré à l’aller sur la portion jusqu’à Fairbanks, nous sommes heureux d’avoir finalement choisi de la faire dans son intégralité. Elle est très belle et quasiment déserte. 

Évidemment avec tous ces arrêts pour la faune et les paysages, le kilométrage parcouru ce jour n’est pas très impressionnant, mais on s’est régalé les yeux. 

Arrêt ce soir au bord d’une rivière turbulente.

Quelle journée encore! Ce pays est un véritable zoo naturel.

6 ours, dont un mort sur le bord de la route hélas. Des familles de caribous dont on peut constater qu’ils sont aussi bêtes que leurs cousins Scandinaves. Ils sont là sur le bas coté, tranquilles, et allez savoir pourquoi au moment où on arrive ils entreprennent de traverser, et puis finalement non demi-tour, et finalement si nouveau demi-tour. Difficile de les comprendre. 

Nous avons vu aussi des Stones sheeps , genre de bouquetins, majestueux et fiers, des papas,  des mamans et un petit. Quelle agilité pour grimper sur les rochers! Stone Sheep est leur nom donné d’après celui de M. Stone qui leur voua une passion, mais il leur convient très bien tant ils se fondent dans leur environnement faisant du mimétisme avec les pierres.

Nous avons également aperçu une grue du canada, et un castor.

 Un vrai bestiaire!

La route est belle et bien dégagée. Bien sur, comme tous les jours nous tombons sur une portion de travaux et devons attendre la « pilot car ». 

Pour le déjeuner nous sommes au bord d’un lac. Un famille arrive  pour la baignade. Ils ont 4 chiens qui s’en donnent à cœur joie. L’un d’entre eux ne sait pas nager, nous n’avions jamais vu ça, il nage debout et manque de se noyer à chaque instant, mais il retourne de plus belle dans le lac, il est tellement drôle!

Nous arrivons ensuite à Fort Nelson, grande ville de 3500 habitants. Rituel bien rodé quand on trouve la civilisation : Eau, essence, courses, et visitor center pour le wifi. Nous y apprenons hélas une affreuse nouvelle concernant David un copain de Manue et Youenn que nous connaissions bien. 

Nous avons perdu de l’altitude et gagné des degrés. Il fait bien chaud aujourd’hui sous ce grand soleil. 

Notre pause du soir sera à l’écart de la route, au calme et sans moustiques!

On nous fait remarquer très justement qu’il est difficile de suivre notre parcours sans référence cartographique. Voici donc une carte mais uniquement de la partie ouest et de l’Alaska que nous mettrons à jours à tous les post du blog. En zoomant sur la photo vous pourrez nous suivre jour après jour.